L’édito de Nicolas Soudon, directeur exécutif de l’Action territoriale à l’ADEME
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Loin de subir simplement les échos des préoccupations hexagonales, les territoires d’outre-mer, insulaires ou continentaux, se révèlent souvent de véritables éclaireurs, aux avant-postes de bon nombre d’enjeux de la transition écologique.
Si l’Hexagone s’éveille peu à peu aux impératifs d’adaptation aux changements climatiques, nos territoires ultramarins vivent depuis longtemps cette réalité : présence naturelle de risques sismiques, volcaniques et cycloniques, intensification des cyclones et modification des régimes de précipitation, épisodes de chaleur intense, échouages d’algues sargasses, montée des eaux, dégradation des écosystèmes coralliens ou forestiers… Cette exposition directe a stimulé l’émergence d’une expertise unique dans de nombreux domaines.
Les outre-mer donnent à voir nombre de savoir-faire, élaborés sous la contrainte, qui offrent à l’Hexagone des clés concrètes pour bâtir sa propre résilience, qu’il s’agisse de résilience des infrastructures face aux vents forts, de construction durable en milieu tropical, de production d’énergie renouvelable locale solaire et géothermale dans un contexte insulaire techniquement contraint, de développement de biotechnologies pour la pharmacopée de demain ou encore d’agroécologie adaptée aux contraintes insulaires.
L’accompagnement dans la recherche et l’innovation en outre-mer est un pari stratégique sur l’avenir. Y soutenir les centres d’excellence locaux, encourager les passerelles entre nos universités et nos entreprises, favoriser la circulation des intelligences, c’est chercher des solutions adaptées à ces territoires et conjointement cultiver les germes des solutions de demain pour l’ensemble de la nation.